Vivre les transformations au lieu de les subir : notre rapport à l'impermanence
#1 - Apprivoiser l'impermanence pour mener des changements durables
Hello à toutes et à tous ! 👋
J’ai beaucoup de joie de lancer cette newsletter et de vous partager mes aventures et mes réflexions sur des thématiques qui me passionnent :
L’humain | Le changement | L’écologie
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Je pars un an en Europe et en Asie, explorer les pratiques d’accompagnement du changement pour créer des organisations qui prennent soin de l’humain et de la planète.
📝 Ce qui vous attend aujourd’hui
Quelques news
Thème du mois : L’IMPERMANENCE
L’impermanence est au coeur de notre réalité
Tout est une question de perception
Un rapport au temps différent s’avère essentiel
Instant Slow #2
C’est parti! 👇
🌏 Quelques news
La rentrée a été intense avec une semaine en Suisse en tant que coach au sein du programme d’accompagnement entrepreneurial créé par Mike Horn suivie de plusieurs jours de tournage avec ma chère Magali pour créer la vidéo de ma campagne de crowdfunding prévue en novembre.
✍️ L’impermanence.
Je me rappelle bien du moment où une ampoule s’est éclairée au dessus de ma tête lorsque j’ai entendu le mot ”impermanence”.
J’étais assise en tailleur lors d’une retraite de méditation. Nous alternions entre méditation assise et debout, guidée ou en silence. Quelques mots ont suffit…
“L’impermanance est une loi universelle.”
Quelques semaines avant, j’étais dans une salle de classe et mon professeur parlait du changement dans les organisations.
Ça a fait tilt.
C’était le début de ma passion pour le changement, tant d’un point de vue personnel que professionnel.
Tout bouge, évolue, change.
Cette prise de conscience a été un réel soulagement pour moi et c’est devenu un élément d’ancrage dans mon quotidien.
Étonnement, cette prise de conscience n’a pas toujours cet effet. Elle peut avoir l’effet inverse et susciter de la peur et de l’angoisse.
C’est justement un élément dont on va parler aujourd’hui.
L’impermanence est définit comme le “caractère de ce qui n’est pas permanent, ce qui ne dure pas” (source : cntrl) et comme une “qualité de ce qui est temporaire”.
Il m’a donc paru essentiel de vous parler de cette notion étroitement liée à celle du changement, dans cette première édition de la newsletter.
Dans quelle mesure l’éveil de notre conscience à l’impermanence peut-elle influencer notre perception des mutations de notre société tant écologiques que sociales ?
L’évolution de notre perspective du changement est-elle fondamental pour mener des transformations pérennes ?
“Il n’y a point d’esprit sans mouvement. Il n’y a point de mouvement sans esprit. Le mouvement est esprit, l’esprit est le mouvement.” - Marion Chaygneaud-Dupuy
L’impermanence est au coeur de notre réalité
L’impermanence est constamment autour de nous.
Elle nous rappelle que la vie est un cycle et non une ligne sans fin.
Une fleur éclot puis fane pour ensuite nourrir le sol, les saisons passent, des amitiés se forment, se transforment et parfois disparaissent, un produit connait un franc succès pour ensuite cesser d’exister pour laisser place à d’autres innovations…
Nous sommes entourés par elle et pourtant, il nous est parfois difficile de l’accueillir lorsqu’elle nous touche de trop près.
En occident, l’impermanence illustrée par les phénomènes de changement est souvent abordée à travers les résistances qu’elle connait de la part de l’humain.
C’est comme le jeu des chaises musicales.
Récemment, j’ai eu l’occasion d’y jouer puis de l’observer (en étant sortie rapidement de cette ronde infernale).
De multiples stratégies existent afin de s’assurer de l’obtention d’une chaise lorsque la musique s’arrête.
Une m’a particulièrement marquée.
Rester devant une chaise jusqu’à ce que la chaise suivante soit libérée par le participant situé devant. Et à ce moment là, faire un grand pas pour atterrir à nouveau, de façon sereine, devant la chaise suivante. Et ainsi de suite.
Alors, vous allez me dire que ce n’est pas du jeu. Peut-être.
Mais, cela illustre quelque chose de très intéressant.
Nous avons tendance à nous accrocher à nos repères d’un instant T, comme une moule à son rocher. Si le changement arrive, nous attendons le plus longtemps possible jusqu’à identifier un autre rocher sur lequel nous pourrions nous raccrocher après avoir quitté l’ancien. Ça nous rassure.
La phase intermédiaire entre deux repères nous déstabilise, nous place dans un état de doutes, de peurs, d’incertitude… D’autant plus, lorsque celle-ci est soumise à une pression extérieure. Dans cet exemple, l’arrêt inattendu de la musique.
Ce processus instinctif de quête d’autres repères avant de sauter est légitime.
Cependant, lorsqu’il est accentué et opéré avant tout par la peur, il créé davantage de souffrance, d’insatisfaction et de rigidité. Cela tant dans notre esprit, dans notre corps que dans notre rapport aux autres.
Et bien, il est fort possible que si nous jouions aux chaises musicales au sein d’autres cultures, la stratégie que je viens de décrire ne soit pas aussi omniprésente.
Tout est une question de perception
Il a été étudié que le changement n’est pas perçu de la même manière en fonction des cultures.
La perception du changement influence inévitablement le comportement et le processus de transformation qui en découlent.
Selon les recherches effectuées par David Autissier et Jean-Michel Moutot :
la culture occidentale perçoit le changement avant tout à travers la réaction des personnes face au changement, en particulier à travers les résistances.
la culture asiatique le perçoit comme une opportunité, “opportunité de revoir l’existant mais aussi opportunité d’enrichir celui-ci et de découvrir ce qui n’existe pas.”
la culture arabe comme la réalité normale. C’est une situation de vie à traiter sans raison de s’y opposer.
Selon moi, cette analyse remet en perspective le principe inéluctable de certaines de nos contrés occidentales selon lequel, en caricaturant, l’humain ne change pas et s’il change volontairement, cela lui demandera des efforts considérables.
Ainsi, la conscience de notre impermanence et la confiance en la vie que l’on peut développer, redéfinit alors nos perspectives d’évolution.
elle est la preuve de notre capacité à découvrir constamment des choses et à en saisir les apprentissages et les expériences
elle nous permet d’adopter une posture plus équilibrée face au vivant
elle nous invite à nous questionner davantage sur le sens de nos actions et la vision que nous avons de la vie
elle nous montre que nous avons le champ des possibles pour expérimenter
elle nous donne la possibilité de nous reconnecter à notre essence et à ce qui est réellement important pour nous
elle nous ancre davantage dans le présent et nous suggère de prendre soin de notre énergie en tout temps
Un rapport au temps différent s’avère essentiel
Quelle que soit la culture dans laquelle nous avons grandi, je pense qu’il est de notre devoir de nous questionner et d’identifier l’approche que nous souhaitons avoir de l’impermanence et du changement.
Cela nous demande de comprendre quelle approche nous permet à la fois de nous épanouir et de prendre soin de nous-même, des autres et du monde.
Impermanence et interdépendance sont étroitement liées.
Les deux ne vont pas l’une sans l’autre. Ainsi, chacun d’entre nous, même s’il ne le sait pas, a un pouvoir d’influence.
S’il change, quelque soit le degré d’effort qu’il investit ou bien le domaine d’action, il entrainera un effet conscient et/ou inconscient. Comme un caillou qui tombe dans l’eau et créé des vaguelettes. Il émet des ondes. Il influence son environnement.
Nous, c’est pareil.
Toutefois, toute transformation ne se fait pas en 1 seconde.
Elle demande du temps.
C’est dans le processus de transformation qu’une multitude de choses se jouent.
Lorsqu’il y a changement, nous disons oui à certaines choses et non à d’autres. Nous découvrons de nouvelles choses et nous en perdons d’autres.
Cette perte n’est pas à négliger. Bien au contraire, nous devons choyer ce processus de perte pour que lui-même disparaisse avec sérénité et nous donne l’élan d’avancer.
C’est ce que l’on appelle le processus de deuil.
Le deuil a fait l’objet de plusieurs analyses dont une des plus connus, celle d’Elisabeth Kübler-Ross.
Ce processus de deuil démarre par le choc pour terminer par l’engagement en passant par des étapes de questionnement et de remobilisation.
Chacun va avoir sa propre manière et son propre rythme pour passer ces étapes.
Néanmoins, elles sont intéressantes à garder en tête.
En effet, elles peuvent s’appliquer à une multitude de domaine de vie :
perte d’un être cher
disparition de la biodiversité
perte d’un certain confort liée à une décision particulière
perte d’un système d’organisation que nous avons toujours connu dans notre entreprise
…ou tout simplement (pour un peu de légèreté) :
la disparition de notre chocolat préféré dans les rayons
Martine Capron et Nora o’Han ont souhaité proposé un modèle du deuil dans le domaine de la transition en l’appliquant au modèle de William Bridges.
Pour faire court, William Bridges explique que le plus souvent, nous faisons des allers-retours entre deux univers : celui de la désorganisation et celui de la réorganisation. Entre les deux, se situe une phase.
Cette phase est essentielle à alimenter et à soutenir pour pouvoir à un moment, basculer totalement dans l’action et être pleinement dans le flow de la vie.
Apprivoiser l’impermanence demande donc de la conscience, du temps et de l’énergie.
Ce n’est donc pas seulement un processus par lequel on passe une fois et que l’on valide sur notre to do list. C’est un élément contextuel de notre vie.
Le lien que nous bâtissons avec l’impermanence devient une pierre à l’édifice que représente notre philosophie de vie.
Comme évoqué juste au dessus, c’est un savent voyage entre deux mondes et la phase intermédiaire, celle de transformation peut être soutenue par une diversité de pratiques.
En voici quelques unes que vous pouvez expérimenter et cultiver :
→ Identifier et réaliser des activités qui nous rechargent en énergie (le dessin, la danse, la marche, la lecture…)
→ Se connecter à notre souffle comme une ancre qui nous ramène au présent (la cohérence cardiaque peut nous y aider)
→ La pratique de la pleine conscience (pas nécessairement très longtemps mais régulièrement)
→ Être dans l’écoute de nos ressentis et nos émotions qu’elles soient désagréables comme le désarroi et la tristesse, ou agréables comme la joie et l’enthousiasme
→ Chérir les liens avec des personnes auprès desquelles nous nous sentons écoutés et dans un espace de sécurité pour être pleinement authentique
→ Stimuler notre créativité pour satisfaire des besoins essentiels (par exemple, sourire à toutes les personnes que nous croisons dans la rue, mixer deux ingrédients que nous n’aurions jamais cuisinés ensemble…)
Ce type de pratiques permet à la fois, de s’ancrer dans l’instant présent, de ressentir des émotions et donc, de mémoriser ces moments plus facilement et de se régénérer pour vivre le flow de la vie et non pas, s’accrocher à son rocher coûte que coûte.
“Le passé appartient au passé, le futur n'est qu'une illusion et aujourd'hui est un cadeau. C'est pour cela qu'on l'appelle le présent.” - Bil Keane
En résumé
L’impermanence fait partie de notre environnement et l’accueillir peut rendre les choses plus faciles
L’impermanence et le processus de deuil qui s’en suit, déstabilise et n’est pas linéaire. Toutefois, il est aussi un principe qui nous donne conscience de l’opportunité d’évolution et de découvertes qui est devant nous. Notre pouvoir d’agir y trouve sa source.
Le rapport que l’on bâti à soi et aux autres nous livre des clés pour vivre l’impermanence avec plus de sérénité
💭 Instant Slow #2
On garde les bonnes habitudes et comme à chaque édition, je vous partage une photo et une question pour éveiller vos réflexions et vous connecter un instant à vous.
→ A quoi ressemblerait votre dernière journée si la fin de notre monde était demain ? ←
On se retrouve début octobre pour une nouvelle édition et d’ici là prenez soin de vous 🤗
Justine 🙋
J’espère que cette première édition vous a plu.
De mon côté, j’ai pris du plaisir à l’écrire et à me challenger dans ce nouvel exercice, alors merci d’avoir lu cette toute première newsletter.
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